«On ne peut guère réfléchir à la place de la jeunesse ni hypothéquer ses choix d’avenir. Elle est maître de soi, capable de prendre son destin en main. Les chômeurs ne sont pas un fardeau, mais plutôt une richesse gaspillée», affirme le Président de la République
Les bons offices du Président de la République Kaïs Saïed ont fini par désamorcer la crise d’El Kamour qui a déjà pris de l’élan, des semaines durant. En effet, la levée du sit-in fut, alors, annoncée, suite à l’audience qu’il a accordée, avant-hier au Palais de Carthage, aux représentants des sit-inneurs de la région de Tataouine. Ainsi, tout va bien, à moins qu’on ne revienne sur sa décision. Mais, le chef de l’Etat semble, plus que jamais, décisif et réaliste. Lors de l’entretien, il a appelé les jeunes de Tataouine à soumettre, de leur gré, des propositions d’idées de projets bien ficelés dans l’un des créneaux porteurs en matière de développement. De telles promesses encourageant l’initiative privée viennent traduire, en quelque sorte, la philosophie de la campagne présidentielle menée par Saïed dans les régions du pays.
Pour lui, on ne peut guère réfléchir à la place de la jeunesse ni hypothéquer ses choix d’avenir. Elle est maître de soi, capable de prendre son destin en main. De même, «les chômeurs ne sont pas un fardeau, mais plutôt une richesse gaspillée», a-t-il rappelé. Et d’ajouter qu’il est du devoir de l’Etat de leur apporter des solutions de manière participative. Cela dit, la jeunesse est le capital du pays. Et partant, indique-t-il, la question du sit-in est un problème de tout un peuple, pas seulement d’une région. Retour, donc, à la raison. Et de renouveler son engagement à résoudre les problèmes posés, conformément à la volonté des jeunes en question. Sans récupération, loin des solutions toutes faites et des idées préconçues. Une nouvelle politique qui rompt, à vrai dire, avec les outils et les mécanismes d’emploi stéréotypés. La gestion du chômage autrement ! Mais, que faire Monsieur le Président pour satisfaire les sit-inneurs d’El Kamour ?
Qu’en est-il de l’accord de 2017? La concrétisation de toutes ses clauses est leur unique revendication. C’est, d’ailleurs, ce qu’avaient exprimé les porte-parole des sit-inneurs devant le président de la République. Notons que l’accord précité, conclu à l’arraché avec le gouvernement Chahed, grâce à une médiation de l’Ugtt, porte, entre autres revendications, sur le versement de 80 millions de dinars au profit du fonds de développement et d’investissement de Tataouine, en vue d’aider ses jeunes au chômage à trouver des emplois. Au palais de Carthage, les représentants des jeunes ont dit ce qu’ils avaient sur le cœur. La valorisation du potentiel régional hydraulique, industriel, culturel et touristique a également été au centre de la rencontre afin de relancer l’économie de la région.